farouchement vôtre
j'ai trouvé maintenant la mort définitive
pour t'avoir rencontré et perdu aussitôt
j'ai plongé dans ta tête et goûté ta salive
pour l'oubli des déserts des marées de morte-eau
tu insufflais la vie aux âmes maladives
qui s'ouvraient sans mystère aux parfums de ta peau
une errance de plus au millier de dérives
qui sont passées, avant le retour au tombeau,
par ta grâce diffuse, à ta façon hâtive
de désarmer la mort de son drap et sa faux
et de placer les filles au gré qu 'elles arrivent
la vierge à la quenouille, et la belle au fuseau.
le sang perle rosé sur les blanches chairs vives
le rémouleur céleste affûte ses couteaux
apprête les quartiers dodus pour tes convives
à servir ta bannière il n 'est point de repos.
j'ai su gémir pour toi les plaintes convulsives
le souvenir de toi se délite en échos
et l'alchimie de nos corps, en vapeurs nocives,
s'exhale à l'infini dans l'enfer des héros
passent les millénaires... à tes élues captives
tu tends des chocolats à travers les barreaux