le Royal Décortiqué
Des bobards entortillés
comme des ronds de fumée
forment deux cœurs enlacés
qui s’envolent dans l’espace
de ta chambre tapissée
de paillettes de poussière
lentement se désagrègent
dessinant un sortilège …
N’aies pas peur d’en dire encore
dans le creux de mon oreille
lorsque tu croies que je dors
je n’ai même pas sommeil
j’attends que ta voix revienne
réciter d’autres légendes
à mon cœur qui en demande
à mes mains qui s’en souviennent
voies comme elles se libèrent
vivement l’une de l’autre
pour esquisser dans les airs
des mondes de plénitude
où rien n’est fixé vraiment
là où c’est leur solitude
qui rapproche les amants
où des champs de mansuétude
plus vastes que les déserts
sont dès la première larme
des jungles de fleurs géantes
aux pétales haut dressés
sur des colonnes de sève
puisée aux sources divines
de ta voix intemporelle
qui raconte d’autres mondes
où je t’attendais déjà.
tu continues à marcher
herculéen, débonnaire,
comme le juif millénaire
aux écailles de diamant
à l’époque où même Dieu
couvait en rêve de Mère