l’appel du trente avril mmiv (poème patriotique)
au dégoût d’être moi se colle la folie
d’appeler ton regard sur ma chair misérable
imitant les nuages en version simulacre
démantelée filoche à ton souffle émouvant
je voudrais te noyer dans mon océan blême
t’emprisonner sans fin dans mes remous d’écume
saturer tes poumons de sel et d’eau marine
et te déclarer roi de l’empire abyssal
dont le seuil est orné de la fleur carnivore
qui appelle tes mains et ta bouche et ton ventre
naïvement aveugle de sa flétrissure
coquettement parée d’épines et de ronces
pour servir de son mieux cet amant égaré
l’explorateur du ciel volant pour l’occurrence
de l’instant à saisir et immortaliser
un tableau familier d’espoir en habitudes
d’obscures trahisons en élans de pitié
une révélation en forme de satire :
la vie éblouissant de son énergie pure
la mort comptant ses sous à l’ombre d’un cyprès