en guettant l'ennemi sur le chemin de ronde

Publié le par Lakma de Kermal

 j'ai si grand désir d'être à vous

que je façonne des poèmes

à vous convaincre de m'aimer ...

 

 

 

 

sans vous ma vie est sans objet

le temps ne passe que de loin

l’ herbe croît entre les pavés

et la nuit tombe avant l’aurore

 

je vois des chevaux au labour

aussi petits que des santons

sur des prairies en miniature

je vois les brigands au festin

les voyageurs dépossédés

de leurs vitales victuailles

de leurs pièces d’argent massif

 

je vois la forêt qui avance

je vois le cerf changé en Christ

sur les terres de Saint-Julien

je vois la mer danser, là-bas

au-delà du périphérique

 

des messagers fendent la nuit

quand l’orage bat les fougères

martelés de pluie jusqu'aux os

aux martèlements des sabots

de leur mutation sagittaire

 

 

 

une langueur, comme un opium,

ourle et brode mon quotidien

l’inaccessible  lendemain

s’effondre quand je crois l’atteindre

 

fantôme engendré de la nuit

cauchemar aux bottes de plomb

sorcier en cape d’eau croupie

obligatoire puanteur

courtisan des marais stagnants

fiancée des sables mouvants

un hôte étrange et inquiétant

qui me déclare “indésirable” …

 

et je continue de t’attendre

dans les limbes du lendemain

transie sur le chemin de ronde

comptant les moutons à rebours

et terrassée par le sommeil

 

j’ai mouru sans voir l’ennemi

et sans souffrir mon agonie

Tout est bien qui est bien fini

 

 

 

Publié dans morbidoïdal

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