DEUIL EN VINGT-QUATRE HEURES

Publié le par Marta £. Ooz Lloyd

   

 

 

 

 

 

Faire le deuil de toi ... te savoir mort 

t'enfermer dans l'instant ... irréversible

 

Boire ton sang dans une coupe de crystal :

un toast porté aux nues où l'enfer prend racine

 

Capituler, toucher la terre du genou,

rendre hommage au vainqueur inerte et dépouillé

de la morgue éphémère et suintante d'ennui

que des voix acclamaient, sourdes et machinales,

en accords dissonants aux échos mols et mièvres

disloqués en chiffons sur des parois de glace

 

"Allégeance" est le mot qui me vint tout d'abord.

Je voulais faire serment de ma dépendance

à cette forme humaine qui m'avait frôlée.

 

Je voulais pénétrer dans ta chair affroidie

et m'y fossiliser pour les siècles des siècles

... donner à ce vieil ambre son authenticité

me souder à ton sort jusqu'à la nuit des temps

 

Je voulais tant rencontrer la Mort avec toi...

 

et tes phrases ronflaient de tant de suffisance,

fantômes déchus en costume d'Arlequin,

j'ai pensé que la farce était digne d'éloges :

j'ai fait sonner mon rire et j'ai battu des mains

sous le charme della comédia post mortem

que tu nous donnais là, clown triste irréductible,

en artisan rompu aux chutes théâtrales

qui ressuscite autant que pleuvent les bravos.

 

Mais le jour s'est levé, clair et cru, presque tendre.

Je suis encore en vie, et tu ne me vois pas.

Je passerai ces heures à t'aimer et t'attendre,

promenant dans les rues mon fardeau de sherpa

 

 

 

 

 

 

Publié dans morbidoïdal

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